Libertaire Plage est pensé comme un moment d’expérimentation éphémère où nous allons vivre ensemble, pendant une semaine, débarrassé.es des systèmes d’oppression. En tout cas, essayer très fort !
Nous voyons l’anarchie comme une organisation de la société débarrassée des mécanismes de domination, quels qu’ils soient : racisme, sexisme, homophobie, transphobie, classisme, etc.
Ces mécanismes reposent sur un ensemble de privilèges, des avantages accordés à des personnes ou groupes de personnes par la société, parce que certaines de leurs caractéristiques sont perçues comme supérieures aux autres.
Avoir un privilège facilite la vie, et rend invisibles certains obstacles. Par exemple, on accède plus facilement au logement quand on est blanc, on se déplace dans l’espace public avec moins de crainte quand on est un homme, etc. On choisit rarement ses privilèges, mais on est responsable de ce qu’on en fait. Nous, anarchistes, décidons de les regarder en face, et de tout mettre en oeuvre pour essayer d’éviter de reproduire ces systèmes d’oppression.
Reconnaissons que le standard de nos sociétés est un homme adulte, blanc, valide, hétérosexuel et cisgenre. C’est le mètre-étalon, partout et tout le temps.
Pourtant nous sommes extrêmement nombreux.ses à ne pas correspondre à ce standard fantasmé et à ne pas vouloir être mesuré.es par cette référence. Reprenons la place ! Redonnons la place !
Pendant Libertaire-Plage, nous voulons porter tout particulièrement notre attention sur deux systèmes de domination qui sont souvent invisibilisés : l’adultisme et le validisme.
L’adultisme est l’oppression exercée par les adultes sur les enfants. Cette réflexion doit dépasser le cadre des situations de violence manifeste que tout le monde s’accorde à dénoncer, et s’interesser aussi aux violences ordinaires, quotidiennes et invisibles dont sont victimes les petites et jeunes personnes. Cette question ne concerne pas uniquement les parents ou « les professionnels de l’enfance », non seulement parce que nous avons toustes été enfant, mais aussi car changer de regard sur l’enfance et la jeunesse est l’affaire de tout le monde. N’est-ce pas faire le terreau du capitalisme que d’imprimer dans la construction des plus petits de notre espèce, la possibilité de ces mécanismes oppressifs ?
Le validisme est l’oppression des personnes handicapées, dans une société où tout est pensé par et pour des personnes valides. Les mesures d’accessibilité, qui sont le minimum à mettre en place, ne sont le plus souvent pas appliquées. Au-delà de ça, les personnes handicapées doivent aussi pouvoir être simplement vues comme des personnes, en dehors de tout misérabilisme ou admiration démesurée pour leur courage et leur persévérance.
Nous voulons porter un regard différent sur les jeunes personnes et les personnes handicapées, et vivre un moment où tout le monde aura sa place et sera également considéré, quel que soit son âge, ses capacités. Nous voulons FAIRE des choses ensemble, sans attente de résultat ou de productivité.
Personne n’est parfait dans sa lutte contre les systèmes de domination, mais nous avons envie de nous améliorer ensemble et de nous soutenir, sans jugement. Nous avons envie de chercher et de vivre ça en grand groupe, mais attention : ce n’est pas un séjour de développement personnel, c’est avant tout une aventure collective politique, que nous espérons riche et joyeuse !
En plus des temps de lutte et des espaces militants, réinjectons du politique dans nos quotidiens, changeons nos visions des pratiques militantes, rendons notre quotidien plus militant et notre militantisme plus quotidien !!!
Allez, venez, on va essayer en vrai, et ça va être chouette et joyeux !!
Et avant le grand bain, il y a eu des prémices pour préparer.
C’était ça. C’était pluvieux et très interessant.
